La filière spatiale évolue, la formation ESTACA aussi
Le secteur spatial a connu une mutation profonde avec l’émergence du NewSpace et il continue son développement pour répondre par exemple aux enjeux de la récolte, du traitement et de l’utilisation des données. La formation de la filière spatiale évolue donc en continu pour s’adapter à ces nouveaux défis.
Une filière en mutation avec l’arrivée du NewSpace
Il y a quelques années, travailler dans le spatial voulait souvent dire travailler pour les États ou des institutions publiques, comme la NASA, l’ESA (European Space Agency), le CNES (Centre National d’Etudes Spatiales), l’ONERA ou pour de très grands groupes internationaux (Airbus Defence & Space, MBDA, etc.). Aujourd’hui un nouveau secteur industriel s’est développé avec l’arrivée d’entreprises privées intéressées par les retombées économiques du spatial : le NewSpace. L’objectif n’est plus seulement d’observer la terre ou de lancer des satellites pour les prévisions météorologiques, l’enjeu est de conquérir de nouveaux horizons grâce par exemple au tourisme spatial, à la conquête de Mars ou l’exploitation des ressources minières des astéroïdes… On trouve ainsi désormais dans la filière spatiale des start-ups ou des grandes entreprises commerciales qui recrutent de nombreux ingénieurs. Parmi les plus connues, on peut citer la fusée Blue Origin destinée au tourisme spatial de Jeff Bezos (créateur d’Amazon) ou SpaceX d’Elon Musk (fondateur de Tesla) qui a développé ses propres lanceurs spatiaux et ambitionne d’aller sur Mars et pourquoi pas de coloniser l’espace.
Le NewSpace se caractérise aussi par les plus nombreux échanges de technologies avec d’autres domaines. Les innovations du numérique, du Big Data ou de l’aéronautique alimentent par exemple les technologies spatiales. Les enjeux actuels concernent notamment la récolte, le traitement et l’utilisation des données : communications à travers le monde, systèmes de navigation, tant pour le grand public que pour le secteur de la Défense.
Le marché du spatial est aujourd’hui principalement occupé par les opérateurs et fournisseurs de satellites et de services. On prévoir une moyenne de 2 400 satellites lancés chaque année jusqu’en 2031.
Aujourd’hui, de nombreux jeunes diplômés de la filière spatiale ESTACA sont embauchés dans des entreprises du NewSpace. Par exemple, Chloé Pasquier, diplômée 2022, a été embauchée, suite à son stage de fin d’études, chez RIDE! Space, une start-up qui veut faciliter l’accès à l’Espace avec un algorithme de matching.
Une formation ESTACA qui évolue pour répondre aux évolutions en cours dans le spatial
L’ESTACA a restructuré en profondeur sa filière spatiale en 2022 en proposant aux étudiants de se spécialiser dans le secteur dès la 3e année pour permettre une formation sur trois ans au lieu de deux auparavant (les filières aéronautique et spatiale restent communes en 2e année). Les enseignements ont été rééquilibrés pour viser toujours une forte expertise des étudiants sur les lanceurs et les gros satellites mais en accordant aussi une place plus importante aux nouveaux acteurs du NewSpace. La formation est toujours assurée à 100% par des industriels et acteurs du secteurs.
De nouvelles spécialisations ont de plus été mise en place en 5e année avec un tronc commun de 80 heures et deux options de 95 heures chacune à choisir parmi cinq : Défense et Espace, Advanced launchers, Advanced Satellites, Space Exploration, Human Spaceflight.
Pour répondre à l’internationalisation de la filière, davantage de cours sont proposés en anglais avec certaines options enseignées 100% en anglais.
De nouveaux doubles diplômes pour se spécialiser davantage en fin de cursus
L’ESTACA offre aussi la possibilité à ses étudiants d’acquérir des compétences supplémentaires au sein d’écoles ou universités partenaires et d’obtenir un double diplôme.
Depuis 2023, les étudiants peuvent ainsi suivre, en parallèle de la formation ESTACA, le Master 2 spécialité « Enjeux du Spatial et Nouvelles Applications » (NewSpace) de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ). Plus d’informations
De même, un partenariat a été signé avec l’Ecole de l’Air et de l’Espace pour donner l’opportunité aux étudiants en 5e année de suivre le Mastère Spécialisé® « Defense and Security in Space » (DefSiS) pour acquérir une expertise dans le domaine de la sécurité dans l’espace. Plus d’informations
De nombreux projets spatiaux pour appliquer ses connaissances
L’ESTACA accorde une attention particulière aux projets proposés aux étudiants dans le cadre académique, comme dans le cadre associatif. De nombreux projets encadrés par des professionnels, des Travaux pratiques, des projets inter-écoles, des participations à des concours et davantage de lien avec la recherche ont été développés ces dernières années.
Par exemple, des étudiants ont conçu, dans le cadre d’un projet académique, un rover innovant pour permettre aux spationautes de se déplacer sur la lune, dans le cadre du concours CNES « Move on the Moon ». Découvrez le projet Séléné des étudiants en vidéo.
D’autres étudiants ont pu participer à un vol parabolique pour réaliser une expérience de convection naturelle en gravité zéro. Découvrez leur témoignage ou découvrez le reportage de France3 sur cette expérience incroyable : Voir le reportage (à partir de 9:00 pour voir le projet)
L’association ESO (ESTACA Space Odyssey), propose également de nombreux projets aux étudiants de la 1ère à la 5e année. Certains sont intégrés dans le cadre de la formation. Les membres de l’association conçoivent et construisent des fusées expérimentales, des CanSat, des ballons stratosphériques grâce au support méthodologique et logistique de Planète Sciences et du CNES. Ces projets peuvent embarquer tout type d’expériences (capteurs vitesse, pression, système anti-roulis…). Chaque année, une campagne de lancement des fusées est organisée, le C’Space, permet aux étudiants de lancer et de tester leurs projets tout en profitant d’une expertise professionnelle.