Parcours talents, une opportunité pour les diplômés ESTACA d’intégrer les grands corps d’Etat

Après mon baccalauréat, j’ai rejoint l’ESTACA Paris-Saclay en première année. Au lycée, j’avais un fort intérêt pour l’astrophysique, mais j’ai préféré me tourner vers un domaine plus ouvert et prometteur : le spatial. En troisième année, lors d’une visite d’entreprise organisée par l’École, j’ai découvert la DGA (Direction Générale de l’Armement). Les échanges avec des experts de la défense ont attisé ma curiosité et renforcé mon intérêt pour ce secteur, d’autant plus que j’avais commencé à m’intéresser sérieusement à la géopolitique. Je me suis alors demandé : pourquoi ne pas mettre mes compétences en spatial, un domaine à forts enjeux stratégiques, au service de la défense du pays ?

Cette année-là, j’ai appris l’existence du corps des ingénieurs de l’armement. Malheureusement, je n’y étais pas éligible, car seuls les étudiants issus de certaines grandes écoles d’ingénieurs, comme l’ENSTA et l’ISAE-SUPAERO, pouvaient y accéder.

Deux ans plus tard, en cinquième année, les planètes se sont alignées : l’ESTACA est devenue éligible au programme Parcours Talents. Je me suis empressé de postuler. Après une sélection sur dossier (notes, lettre de recommandation, lettre de motivation, etc.), j’ai passé un oral et ai eu la chance de faire partie des rares élus.

Depuis septembre, je suis en dernière année du cycle ingénieur à l’ISAE-SUPAERO. Ma formation se passe très bien, d’autant plus que nous sommes sept étudiants de l’ESTACA, les autres étant en année de substitution. Cette opportunité d’intégrer l’ISAE-SUPAERO m’a permis de compléter ma formation. À l’ESTACA, les enseignements étaient principalement axés sur les lanceurs (avant la refonte de la filière Espace), tandis qu’à l’ISAE-SUPAERO, les spécialités que j’ai choisies sont davantage tournées vers les satellites. J’ai opté pour deux spécialisations : Systèmes autonomes et Observation de la Terre. Ces connaissances me permettront de présenter de nouvelles compétences lors du concours, tout comme les conférences, les visites et autres événements auxquels j’ai la chance de participer grâce au Parcours Talents.

J’ai également un mentor, un ingénieur de l’armement issu de l’ISAE-SUPAERO, avec qui j’échange régulièrement. Il m’accompagne, m’oriente et partage son expérience, ce qui est un véritable atout, car les informations sur ce concours restent limitées.

Je vais évidemment donner mon maximum pour réussir ce concours, même si la concurrence est rude et les exigences très élevées. Malgré tout, d’autres voies permettent de travailler dans la défense, et je reste ouvert à d’autres opportunités, notamment dans l’industrie civile ou encore dans la recherche. Une thèse ou un Graduate Program sont également des pistes auxquelles je réfléchis.

Walid AGHOURAF, diplômé ESTACA 2024 filière spatiale